Compagne possessive et angoissée...

Pour elles
Riley
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Re: Compagne possessive et angoissée...

Message par Riley »

Merci beaucoup pour ton avis Pouet, qui n'est pas forcement agréable à entendre mais dans lequel je me (et nous) reconnais bien.
Si je peux me permettre, faire l'article des altercations passées n'aura pas forcément une utilité. Déjà parce que c'est du passé, qu'ensuite vous ne vous souviendrez pas forcément des mêmes choses (source de discorde), et comme tu dis elle risque de le prendre comme de la critique pure et simple.
Concentrez-vous plutôt sur le présent. Faites un état des lieux : ce qui va, ce qui ne va pas. Ce qui vous convenait avant et ne vous convient plus. Vos besoins respectifs.
Les altercations passées c'était plus dans le sens pour montrer des exemples de réactions que j'ai trouvé disproportionnées de sa part. J'ai vraiment une mauvaise mémoire, je me souviens des ressentits affectifs mais rarement des faits, du coup je peux difficilement revenir sur quelque chose qui date de plus de 2 mois sans support pour m'en souvenir.
Après le risque qu'elle le prenne comme de la critique pure et simple m'embête oui.
De base j'étais partie pour qu'on reparle en profondeur après notre grosse conversation mais c'est tout de même fatigant émotionnellement et la de manière générale les choses vont bien (logique après ce genre de grosses conversations) donc bon...
Malgré le ton bienveillant de tes messages à l'égard de ta copine, je ressens quand même un côté où tu cherches à te dédouaner de la situation.
Quand tu dis par exemple que à cause de ton caractère parfois les gens en profitent, comme si au final tu ne pouvais pas y faire grand chose.
J'ai l'impression de pas pouvoir y faire grand chose oui. Mes réactions instinctives sont toujours sur une tendance "dominé" ou "c'est à moi de faire des concessions pour les autres". Ca c'est vraiment un truc sur lequel je pourrais travailler avec un psy clairement. Quand j'y réfléchis, et que je me dis que je devrait par exemple apprendre à dire non, j'ai juste peur de plus être moi-même après. On me dit toujours que je suis gentille, mais si ma gentillesse découle de ma tendance à faire en fonction des autres avant tout, si je commence à dire non et à être égoïste, je ne serais plus "gentille" et c'est un peu une sorte de pilier de ma personnalité. Même si conceptuellement quand je m'imagine plus sure de moi je sais que c'est possible de demeurer quelqu'un "de bien" avec des principes moraux et de la gentillesse. Mais tout seule c'est tout un reconditionnement que je n'arrive pas à faire je crois.
Mais une relation (amitié, amoureuse, boulot...) c'est 50/50 : si tu te fais marcher dessus, c'est certes parce que la personne en face le fait, mais aussi parce que tu la laisse le faire.
Là tu te plains de ses angoisses et de sa possessivité, mais tu y participes en entrant dans son jeu, en revenant en arrière pour "ne pas la blesser" (sincèrement tu ne l'aide pas je pense), etc.
Certes elle a certainement un travail à faire sur elle, mais toi aussi.
Et toi tu dois t'occuper de toi, et elle d'elle-même. L'infantilisation me semble venir des deux côtés.
Tu a tellement tout bien résumé... On s'est toutes les 2 construites l'une par rapport à l'autre et ça se ressent. Et j'ai bien conscience d'être en partie responsable de son attitude vu que mon attitude l'encourage à avoir son attitude.
Mais comme je disais au dessus, la gymnastique mentale est super compliqué, parce que je dois "arrêter de croire que tout est de ma faute" mais en même temps "c'est mon attitude (et donc ma faute) qui induit des choses et donc je dois travailler sur moi" et je m'y perd.

Exemple concret d'attitude hier soir ou après coup je me suis dit "ah non c'était pas la bonne attitude à avoir" mais je sais pas quelle serait la bonne.

Mon pote est passé à la maison pour m'emprunter un objet. L'heure du retour à la maison de ma copine approchait et je commençait à m'inquiéter qu'elle rentre et le voit et ensuite soit contrariée / tire la gueule (la déjà, à quel point ma peur est-elle fondée ? Ça vient de son attitude, ça vient de mes peurs à moi ?) du coup au bout d'un moment j'ai pensé avoir trouvé la solution et je lui ait envoyé un texto lui disant qu'il était la, pour qu'elle soit pas surprise. Sauf qu'elle est arrivée pile à ce moment la. Du coup je me suis précipitée sur elle pour lui dire que je lui envoyait un texto pour la prévenir qu'il était en mode totale excuse.
Je vois bien que c'est pas la bonne interaction ça, mais je sais pas quelle serait la bonne.

Dans un autre style, je suis actuellement en train de lui chercher un rdv chez un psy. Elle a bien formulé le désir d'y aller, mais elle a de manière générale la phobie tu téléphone et peur d'y aller, donc je le fait pour elle. Mais je me pose la question si au final il ne vaudrait mieux pas que ce soit elle qui cherche ? Mais sachant qu'elle se décourage très vite face à l'échec, j'ai plus la sensation de l'aider en cherchant pour elle.
A mon avis (mais ce n'est que mon avis et je ne suis pas pro hein), vous avez besoin de vous prendre un peu de temps chacune de votre côté, pour savoir qui vous êtes et où vous en êtes dans votre vie. Parce qu'à trop fusionner vous avez en quelque sorte perdu vos personnalités respectives, et je pense que ça a un peu foiré votre épanouissement en tant qu'adultes (la preuve, vous seriez incapable à l'heure actuelle de vivre l'une sans l'autre).
Tu n'es pas pro mais tes conseils me sont franchement utiles.
J'ai la sensation que je serais moins perdue qu'elle sans elle que elle sans moi en fait. Elle disparaitrait je serais très triste clairement mais je fais plein de choses et ma vie est remplie d'activités. Elle c'est moins le cas...
D'en parler et d'y réfléchir ça me fait réaliser que quelque part j’appréciais d'être "la seule personne capable de la supporter" et d'être en quelque sorte sa bouée de sauvetage... Maintenant moins.
La vous êtes dans la formule 1+1=1 (vous êtes votre couple, c'est ce qui semble vous définir, même si je pense que ça déborde vers 1,5 pour toi avec ton ami qui essaie un peu de te tirer de ce schéma).
Mais la formule d'un couple sain, c'est 1+1=3 (soi, l'autre, et le couple).
Oui c'est tout à fait ça. Et passer à 1+1=3 me semble terriblement difficile.
Après chacun mène sa vie comme il l'entend, et beaucoup de couples hypers fusionnels et de personnes co-dépendantes le vivent avec bonheur. Mais dans la mesure où tu te plains de la situation et où ta copine semble le vivre mal elle aussi (angoisse, stress), c'est que cela ne vous convient pas et que cette relation ne vous épanouit plus. A vous de travailler à la faire évoluer (et à mon avis ça passe par votre évolution à chacune), ou de constater qu'il est peut-être temps de passer à autre chose.
Pendant un bon moment le coté fusionnel nous allait bien mais moins maintenant que j'aspire à plus d'indépendance et à plus être "moi-même" sans elle.

Bon par contre j'ai clairement pas envie de "passer à autre chose" donc on va beaucoup parler et essayer d'avancer !
Pouët
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Re: Compagne possessive et angoissée...

Message par Pouët »

Riley a écrit :Merci beaucoup pour ton avis Pouet, qui n'est pas forcement agréable à entendre mais dans lequel je me (et nous) reconnais bien.
Ah j'avoue, je cherche pas trop à arrondir les angles là, juste à être efficace.
Mais votre situation m'interpelle car, même si je n'en ai jamais vécu de telle, j'ai moi aussi dû faire face à un problème de dépendance affective (dont même si ce n'est pas réglé à 100% je comprends la cause maintenant et j'ai fais d'énormes progrès), à du stress et des angoisses (liés à une tendance dépressive sur laquelle je travaille également : là aussi gros progrès), et à ce syndrome que tu semble avoir et que j'appelle "syndrome du sacrifié" (genre tu te sens responsable de tout, même d'un tremblement de terre au Japon x'D).
Riley a écrit :Les altercations passées c'était plus dans le sens pour montrer des exemples de réactions que j'ai trouvé disproportionnées de sa part. J'ai vraiment une mauvaise mémoire, je me souviens des ressentits affectifs mais rarement des faits, du coup je peux difficilement revenir sur quelque chose qui date de plus de 2 mois sans support pour m'en souvenir.
Après le risque qu'elle le prenne comme de la critique pure et simple m'embête oui.
De base j'étais partie pour qu'on reparle en profondeur après notre grosse conversation mais c'est tout de même fatigant émotionnellement et la de manière générale les choses vont bien (logique après ce genre de grosses conversations) donc bon...
Oui c'est dans ce sens que je ne jugeais pas ça utile : comme tu le dis après un temps seul le ressentit reste, tu ne peux pas t'en servir pour argumenter car ce n'est pas compréhensible pour l'autre du coup.
Riley a écrit :J'ai l'impression de pas pouvoir y faire grand chose oui. Mes réactions instinctives sont toujours sur une tendance "dominé" ou "c'est à moi de faire des concessions pour les autres". Ca c'est vraiment un truc sur lequel je pourrais travailler avec un psy clairement. Quand j'y réfléchis, et que je me dis que je devrait par exemple apprendre à dire non, j'ai juste peur de plus être moi-même après. On me dit toujours que je suis gentille, mais si ma gentillesse découle de ma tendance à faire en fonction des autres avant tout, si je commence à dire non et à être égoïste, je ne serais plus "gentille" et c'est un peu une sorte de pilier de ma personnalité. Même si conceptuellement quand je m'imagine plus sure de moi je sais que c'est possible de demeurer quelqu'un "de bien" avec des principes moraux et de la gentillesse. Mais tout seule c'est tout un reconditionnement que je n'arrive pas à faire je crois.
Et c'est là que je voulais appuyer : tu PEUX y faire quelque chose. Juste que tu n'as pas appris à le faire encore.
Mais c'est faisable. Et pour commencer c'est l'état d'esprit qu'il faut changer : se sentir impuissant c'est facile, surtout si tu baisses les bras dès le début. Vouloir faire les choses, se dire qu'on en est capable, ça nécessite un bon coup de pied aux fesses mais ça change la vie et nos relations aux autres.
Riley a écrit :Tu a tellement tout bien résumé... On s'est toutes les 2 construites l'une par rapport à l'autre et ça se ressent. Et j'ai bien conscience d'être en partie responsable de son attitude vu que mon attitude l'encourage à avoir son attitude.
Mais comme je disais au dessus, la gymnastique mentale est super compliqué, parce que je dois "arrêter de croire que tout est de ma faute" mais en même temps "c'est mon attitude (et donc ma faute) qui induit des choses et donc je dois travailler sur moi" et je m'y perd.

Exemple concret d'attitude hier soir ou après coup je me suis dit "ah non c'était pas la bonne attitude à avoir" mais je sais pas quelle serait la bonne.

Mon pote est passé à la maison pour m'emprunter un objet. L'heure du retour à la maison de ma copine approchait et je commençait à m'inquiéter qu'elle rentre et le voit et ensuite soit contrariée / tire la gueule (la déjà, à quel point ma peur est-elle fondée ? Ça vient de son attitude, ça vient de mes peurs à moi ?) du coup au bout d'un moment j'ai pensé avoir trouvé la solution et je lui ait envoyé un texto lui disant qu'il était la, pour qu'elle soit pas surprise. Sauf qu'elle est arrivée pile à ce moment la. Du coup je me suis précipitée sur elle pour lui dire que je lui envoyait un texto pour la prévenir qu'il était en mode totale excuse.
Je vois bien que c'est pas la bonne interaction ça, mais je sais pas quelle serait la bonne.

Dans un autre style, je suis actuellement en train de lui chercher un rdv chez un psy. Elle a bien formulé le désir d'y aller, mais elle a de manière générale la phobie tu téléphone et peur d'y aller, donc je le fait pour elle. Mais je me pose la question si au final il ne vaudrait mieux pas que ce soit elle qui cherche ? Mais sachant qu'elle se décourage très vite face à l'échec, j'ai plus la sensation de l'aider en cherchant pour elle.
Essaie de voir les choses dans l'autre sens.
Tu paniques, tu te justifie de tout (même s'il n'y a pas de raisons). La personne en face elle ne sait pas ce qu'il se passe dans ta tête et ne peux pas le savoir. Ses seules informations sont ton comportement et ce qu'elle en perçoit. Elle te voit paniquée, elle voit que tu te justifie : tu agis comme quelqu'un qui a des choses à se reprocher, alors elle devient suspicieuse (réaction normale et logique).

Paradoxalement, plus tu essaiera de faire au mieux pour les autres, et pire ce sera. Parce qu'au final tu n'es jamais naturelle. Tu dis que c'est parce que tu fais tout pour les autres que tu es "gentille", et que tu t'es construite sur cette notion de gentillesse.
Je vais te décevoir mais non : tu n'es pas gentille. Tu es juste une serpillère humaine. Tu ne rends pas service par plaisir ou altruisme : tu as peur de déranger alors tu t'écrase pour t'éviter des problèmes à TOI.
Au final c'est ce comportement qui est terriblement égoïste. Tu te préoccupe de la réaction des autres, par rapport à TOI. Alors que tu devrais te préoccuper de toi. Et te préoccuper de toi n'a rien d'égoïste : il n'y a qu'en étant bien avec soi-même qu'on peut être bien (et présent à 100%) avec les autres !

Je ne te dis pas ça pour être désagréable : comme je te le disais plus haut, j'ai été comme toi. Mais je me soigne.
Disons qu'à une époque j'étais prêt à me couper la jambe pour arranger n'importe qui. Alors qu'aujourd'hui je pourrais éventuellement consentir à me couper le petit doigt pour une personne qui me serait très chère. Y'a du progrès non ? :lol:
Et le mieux dans tout ça ? Tout mon entourage, qui me reprochait par le passé d'être très renfermée sur moi, pas assez ouverte avec les autres, bref "pas sympa" (un comble alors que j'avais l'impression de me couper en 4 pour les autres en permanence !) me trouve beaucoup plus ouverte, bien plus présente, une bien meilleure amie qu'avant. Bref : ils ne m'ont jamais trouvée aussi gentille ! Eh oui !
Pour la simple raison que comme je m'occupe de moi, que je ne me soucis pas du regard des autres, je suis mieux dans ma peau et détendue. Du coup je suis disponible pour écouter les gens, les aider vraiment, être là pour eux. Sans ramener les choses à moi. Et ça, il le sentent.

Alors oui ça ne se fait pas du jour au lendemain, et perso la psy m'a aidée un temps (plus un travail personnel que je continue de mon côté). Mais c'est un peu comme le régime alimentaire : ce sont des habitudes à prendre, ensuite ça devient presque automatique.
On peut changer ses habitudes, tout comme on peut changer sa manière de voir les choses : c'est un exercice mental pour lequel il faut s'entraîner tous les jours, jusqu'à en faire une (bonne) habitude.

Pour revenir sur l'anecdote avec ton ami : pourquoi avoir voulu te justifier ? Vous ne faisiez rien de mal, et en tant que personne adulte qui vit chez elle tu as le droit de recevoir tes amis. Quel était le soucis à part que tu craignais une réaction de ta copine par anticipation ?
Au final ne penses-tu pas avoir créé toi-même cette réaction par ton attitude ?
Et non, tu n'es pas "responsable". Ce n'est pas en culpabilisant que tu arrangeras ton comportement mais en te détendant. Il faut apprendre le "lâcher-prise". La méditation aide beaucoup si jamais (en tout cas pour moi ça a été une révélation). Partir du principe que rien n'est grave (tant qu'il n'y a pas mort d'homme, "et encore" te diront certains ^^), se détacher des choses permet paradoxalement de leur rendre toute leur importance.
Parce qu'au final, dans ta relation avec ta copine ce qui est important c'est que vous vous aimez et que vous voulez profiter du temps ensemble, non ? Pas de cérébraliser sur les éventuelles idées qu'elle pourrait se faire parce qu'elle n'a pas reçu un hypothétique sms qui n'avait de toute façon pas lieu d'être.
Riley a écrit :J'ai la sensation que je serais moins perdue qu'elle sans elle que elle sans moi en fait. Elle disparaitrait je serais très triste clairement mais je fais plein de choses et ma vie est remplie d'activités. Elle c'est moins le cas...
D'en parler et d'y réfléchir ça me fait réaliser que quelque part j’appréciais d'être "la seule personne capable de la supporter" et d'être en quelque sorte sa bouée de sauvetage... Maintenant moins.
Disons que pendant un temps elle a satisfait un petit complexe de supériorité (https://fr.wikipedia.org/wiki/Complexe_ ... orit%C3%A9). Et maintenant que tu t'es rendue compte que tu es une adulte, tu as envie de vivre une relation posée avec une autre adulte. Donc cette dépendance ne te convient plus (et on revient au début de l'histoire).
Riley a écrit :Pendant un bon moment le coté fusionnel nous allait bien mais moins maintenant que j'aspire à plus d'indépendance et à plus être "moi-même" sans elle.

Bon par contre j'ai clairement pas envie de "passer à autre chose" donc on va beaucoup parler et essayer d'avancer !
Et c'est pour ça que je disais que vous pouvez y travailler. De son côté elle a un travail à faire et elle doit le faire seule (le coup où c'est toi qui prend rendez-vous pour le psy par exemple c'est pas génial : avoir peur du téléphone à son âge n'est pas une excuse). Mais de ton côté il faut que tu travaille ton lâcher-prise, et que tu arrêtes de la materner.
Tu ne l'aide pas en faisant les choses à sa place. Alors comme évoqué plus haut, pendant un temps ça devait te donner un sentiment d'importance dont tu avais besoin à l'époque. Mais maintenant il faut couper le cordon.
Sinon vous allez rester dans cette relation "mère-enfant" jusqu'à ce que tu craques et que tu la plante seule avec son désarroi (et sans les armes pour évoluer seule).

Dans tous les cas bon courage, c'est déjà super positif que vous ayez cette démarche de chercher le nœud du problème. :gentil:
Riley
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Re: Compagne possessive et angoissée...

Message par Riley »

Et c'est là que je voulais appuyer : tu PEUX y faire quelque chose. Juste que tu n'as pas appris à le faire encore.
Mais c'est faisable. Et pour commencer c'est l'état d'esprit qu'il faut changer : se sentir impuissant c'est facile, surtout si tu baisses les bras dès le début. Vouloir faire les choses, se dire qu'on en est capable, ça nécessite un bon coup de pied aux fesses mais ça change la vie et nos relations aux autres.
Justement, comment on apprend à faire ça ? Sans intellectualiser à fond toutes les interactions que l'on a avec les autres ? J'ai aussi du mal à gérer le sentiment de culpabilité quand j'ose "agir pour moi", ça me bouffe.
Essaie de voir les choses dans l'autre sens.
Tu paniques, tu te justifie de tout (même s'il n'y a pas de raisons). La personne en face elle ne sait pas ce qu'il se passe dans ta tête et ne peux pas le savoir. Ses seules informations sont ton comportement et ce qu'elle en perçoit. Elle te voit paniquée, elle voit que tu te justifie : tu agis comme quelqu'un qui a des choses à se reprocher, alors elle devient suspicieuse (réaction normale et logique).
Oui effectivement vu dans ce sens...
Paradoxalement, plus tu essaiera de faire au mieux pour les autres, et pire ce sera. Parce qu'au final tu n'es jamais naturelle. Tu dis que c'est parce que tu fais tout pour les autres que tu es "gentille", et que tu t'es construite sur cette notion de gentillesse.
Du coup la j'essaye de voir mon attitude d'une manière objective mais j'y arrive pas. Je me souvient par contre de ce que m'avait dit ma psy : Elle m'avait dit qu'il fallait que je me mette en tête que dire "non" aux gens n'allait pas les faire cesser de m'aimer, et qu'il fallait que je travaille sur cette idée.

Je peux décrire une situation actuelle par contre : J'ai récemment mis la main sur un ordi de recup, que j'ai proposé à des connaissances / amies sachant que le leur était très vieux. Je suis allée l'installer, des trucs clochent et ça me contrariait beaucoup, donc j'ai prévu d'y retourner. Et la je me dit, pourquoi je fais ça ? je crois que c'est surtout parce que j'aime le travail bien fait, ça m'agace de leur avoir donné un truc qui ne soit pas nickel à mes yeux. Parce que j'ai envie de leur faire plaisir aussi. Ce genre de gentillesse la, je crois pas que ce soit un problème, si ?
(M'enfin... je dois avouer que quand je suis partie de chez elle je me disais surtout "aaaah elles vont m'en vouloir de leur avoir refilée une merde" mais je me suis raisonnée en sachant que c'était pas vrai et que je leur avait filé un pc en bon état à la place d'un vieux truc qu'elles pouvaient plus utiliser.)
Je vais te décevoir mais non : tu n'es pas gentille. Tu es juste une serpillère humaine. Tu ne rends pas service par plaisir ou altruisme : tu as peur de déranger alors tu t'écrase pour t'éviter des problèmes à TOI.
Aille :|
Au final c'est ce comportement qui est terriblement égoïste. Tu te préoccupe de la réaction des autres, par rapport à TOI. Alors que tu devrais te préoccuper de toi. Et te préoccuper de toi n'a rien d'égoïste : il n'y a qu'en étant bien avec soi-même qu'on peut être bien (et présent à 100%) avec les autres !
J'ai beau relire cette phrase j'ai du mal à la comprendre... Je veux dire, c'est normal de se soucier de ce que les autres pensent de soi non ? Personne n'en a absolument rien à faire de ce que pensent les autres de lui ?
Je ne te dis pas ça pour être désagréable : comme je te le disais plus haut, j'ai été comme toi. Mais je me soigne.
T'inquiète ça pique mais ça fait du bien (non je suis pas en train de m'écraser la :b )
Et le mieux dans tout ça ? Tout mon entourage, qui me reprochait par le passé d'être très renfermée sur moi, pas assez ouverte avec les autres, bref "pas sympa" (un comble alors que j'avais l'impression de me couper en 4 pour les autres en permanence !) me trouve beaucoup plus ouverte, bien plus présente, une bien meilleure amie qu'avant. Bref : ils ne m'ont jamais trouvée aussi gentille ! Eh oui !
Pour la simple raison que comme je m'occupe de moi, que je ne me soucis pas du regard des autres, je suis mieux dans ma peau et détendue. Du coup je suis disponible pour écouter les gens, les aider vraiment, être là pour eux. Sans ramener les choses à moi. Et ça, il le sentent.
Mais comment on s'occupe de soi-même sans être égoiste ? Si je m'occupe "de moi" et que je délaisse ma compagne et qu'elle le vit mal, ça la rend malheureuse et après je le ressent et fin de l'histoire. Bon j'écrit ça mais j'ai la sensation que la réponse est "relit le topic et réfléchi". J'écris ça surtout pour te montrer mon état d'esprit, si ça t'inspire des choses à dire selon ton vécu.

Tu dis que la psy t'a aidé et qu'ensuite ça a été un travail personnel. J'imagine que c'est pas envisageable sans un psy ?

J'en ait trouvé un qui a l'air super sympa j'ai un rdv dans un mois. Et j'hésite à refiler le rdv et le potentiel suivi à ma copine qui elle aussi a besoin d'un psy. Tu vois, dans ce genre de situation je suis bien embêtée. Même si honnêtement je pense garder le rdv et tout faire pour lui en trouver un autre pour elle.
Pour revenir sur l'anecdote avec ton ami : pourquoi avoir voulu te justifier ? Vous ne faisiez rien de mal, et en tant que personne adulte qui vit chez elle tu as le droit de recevoir tes amis. Quel était le soucis à part que tu craignais une réaction de ta copine par anticipation ?
Au final ne penses-tu pas avoir créé toi-même cette réaction par ton attitude ?
J'ai voulu me justifier parce qu'elle m'a déjà reprochée sa présence chez nous, ainsi que de ne pas être assez attentive à ses propres sentiments et ressentis. Du coup j'avais l'impression de pas bien m'occuper d'elle, de pas être assez attentive à elle. Je sais qu'elle ressent régulièrement sa présence comme une menace, et je veux pas qu'elle se sente mal.
Peut-être que j'ai provoquée la réaction oui, je sais pas du tout. Les fois ou justement, sous l'influence de mon pote, j'ai essayé d'agir """normalement""" comme cette fois ou elle devait bosser d'aprem, on avait une grosse journée de tournage de prévue avec mon pote, du coup il est venu le matin et on s'est installé dans le salon pour faire nos affaires sans la déranger. Je l'avais prévenue, et je m'étais dit "je fais bien ce que je veux de mon dimanche" et que bon le matin avant qu'elle parte bosser généralement on fait pas des trucs de fou on est plutôt chacune de notre coté tranquillement donc voila, je me sentait assez bien dans mes baskets.
Bah ce jour la, elle a eut plusieurs réactions / commentaires assez marqués. On avait mis les chaises du salon dans le couloir car besoin d'espace, elle a soupiré comme si c'était un drame dans le couloir en les voyant. Au moment de partir bosser, elle a dit à haute voix "Bon ben j'y vais, au cas ou ça intéresse quelqu'un" au lieu de simplement venir à la porte me dire qu'elle partait. Sa remarque m'a vraiment blessée et j'étais vraiment en colère et agacée ce jour la. Pourquoi ce besoin de me balancer ce genre de trucs sérieux ?
Je crois que je lui en ait reparlé le soir. Mais je me souviens pas de ce qu'on s'est dit.
Et non, tu n'es pas "responsable". Ce n'est pas en culpabilisant que tu arrangeras ton comportement mais en te détendant. Il faut apprendre le "lâcher-prise". La méditation aide beaucoup si jamais (en tout cas pour moi ça a été une révélation). Partir du principe que rien n'est grave (tant qu'il n'y a pas mort d'homme, "et encore" te diront certains ^^), se détacher des choses permet paradoxalement de leur rendre toute leur importance.
J'ai un mal fou à méditer et toutes ces choses la, je suis une grosse nerveuse. Mais je vais très probablement commencer des cours de tai chi cette année, donc ça aura peut-être un effet dans ce style la sur moi (je l'espère c'est en partie pour ça que je veux en faire)
Et c'est pour ça que je disais que vous pouvez y travailler. De son côté elle a un travail à faire et elle doit le faire seule (le coup où c'est toi qui prend rendez-vous pour le psy par exemple c'est pas génial : avoir peur du téléphone à son âge n'est pas une excuse).
Ah mais ça, c'est... C'est elle quoi, c'est vraiment sérieux sa peur du téléphone. Elle préférera manger des pâtes qu'apeller pour commander une pizza tellement elle aime pas ça. Après sur le coup c'est ptêtre aussi une excuse rapport au psy, mais ça fait facilement 15 mois que je lui parle d'aller voir un psy, et qu'elle avait dit oui, mais qu'elle ne faisait pas les démarches. De même, lors du déménagement, elle a arrêté sa pratique sportive et n'osait pas chercher de club ou recommencer, en disant "qu'avec ses horaires de toutes façons c'était pas possible" etc bref en trouvant toutes les excuses possibles par peur de l'échec. Encore une fois c'est moi qui l'ait prise par la main pour aller voir un club et oh magie finalement on a trouvé un arrangement pour ses horaires et elle était ravie de reprendre...
Avec tout ce qui a été dit dans ce topic je vois bien que c'est un soucis et qu'elle devrait être plus autonome pour ce genre de choses. Après elle sait bien gérer ses impots et ses factures et son boulot bref être un adulte fonctionnel hein. Est-ce qu'elle laisse les choses se faire parce qu'elle sait que je vais les faire à sa place / l'aider à les faire ? C'est possible. On a du boulot pour arrêter ce serpent qui se mord la queue. Mais je sais qu'elle ne prendra pas son 1er rdv psy toute seule, il faut que je le fasse pour elle pour l'aider.
Mizc
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Re: Compagne possessive et angoissée...

Message par Mizc »

Juste un truc : ce n'est pas être égoïste que de gérer ses propres besoins (lorsque ceux-ci ne sont pas assouvis) avant ceux des autres, c'est faire preuve d'un self-care (et d'une démarche d'approfondissement de la connaissance de soi) de bon aloi. La dérive, c'est d'être "gentil" avec les autres parce qu'on espère qu'ainsi, si on prend en charge leurs propres besoins à leur place, ces autres en feront de même pour soi.

Sauf que non, ça ne marche pas comme ça ! D'une part ce n'est pas faire un cadeau aux gens car ça les maintient dans une position infantile (et selon leur vécu psy infantile, ça peut les faire se comporter de manière parfois pas géniale), et ça te maintient toi aussi dans la position de "l'enfant modèle" qui espère très fort qu'on va lui donner une récompense parce qu'il s'est bien comporté ... Je rejoins Pouët sur ce qu'elle écrit. Être gentil, c'est bien. Mais ce n'est pas un trait de caractère "per se", c'est le bonus qui vient quand tout le reste va bien et que tu peux te le permettre. D'autant plus que la gentillesse n'a PAS à être inconditionnelle (et c'est une fille qui a longtemps été trop gentille qui te dit ça). J'essaye d'arrêter d'être gentille par défaut, ou tout du moins je cesse d'être gentille quand les gens me montrent franchement qu'ils abusent. Ce n'est pas de la gentillesse intéressée (là c'est lorsqu'il y a manipulation, type : "je fais ça parce que je veux ça en échange"), c'est de la gentillesse sensée : être sympa jusqu'à ce que quelqu'un emboutisse nos limites, et être capable de l'expliquer. Ou tout simplement d'acter et de tourner les talons sans explication quand c'est la seule option valable.

A l'inverse, être égoïste, c'est être incapable de prendre en compte les besoins d'autrui, de façon systématique. Et ça n'a pas l'air du tout d'être ton cas, tu n'es donc pas égoïste si tu es un peu moins systématiquement gentille. Pour reprendre ton exemple de don de PC, apparemment c'est plus l'image que tu donnes si tu refourgues un truc bien mais pas parfait qui te pose souci... perfectionnisme, volonté de contrôle de l'image donnée à autrui ? Comme tu le dis, c'est déjà cool de leur avoir donné quelque chose qui sera toujours mieux que leur matos précédent. Si ce sont tes amies, elles ne t'attendent pas au tournant ! Après à toi d'analyser la façon dont tu réagis : est-ce que tu vas annuler des trucs pour trouver plus de temps pour finaliser l'install du PC ? Visiblement ça t'embête, puisque tu en parles. Mais si on dit de temps en temps "non, désolée, pas ce week-end, je n'ai pas le temps" à nos amis, ils ne nous aiment pas moins pour autant ... Après, quant à savoir si c'est un "problème"... ça ne l'est seulement que si tu le considères comme tel ;)

Je réagis vite fait sur un dernier truc, et la peur du tel de ta copine... ce n'est pas lui faire un cadeau que de passer les coups de fil à sa place. Ca ne l'aide pas à grandir et à s'assumer comme adulte ! (Une fois de plus, c'est une fille qui a été une grosse phobique du téléphone jusqu'à 22 ans qui écrit ça ...). Mon conseil : cesse de la prendre par la main. Discute-en avec elle au besoin, avant, histoire de pas la surprendre par un changement brusque de comportement. L'occasion de lui rappeler que tu l'aimes et veux continuer avec elle, mais que tu veux aussi son propre bien. Dont acte.
Riley
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Re: Compagne possessive et angoissée...

Message par Riley »

Bonjour à toutes et à tous,
3 ans après je me permet de faire remonter ce topic parce que la conclusion de l'histoire a été plutôt surprenante. (j'ai relu le topic en diagonale sans trop aller en profondeur parce que bon, ça fout quand même assez le bourdon ahah)

Du coté de ma compagne il y avait effectivement un problème psy, mais pas celui qu'on croyait. En fait elle était train de couler dans une dépression bien cogné + burn out suite à du harcèlement à son travail. Elle a été mise sous anti-dépresseurs et ça a assez vite agit et depuis, je l'ai retrouvé. Plus de coups de colère incohérents, plus de jalousie, plus de remarques acides etc... Elle est zen et bien dans sa peau et notre couple se porte beaucoup mieux.
Moi de mon coté je travaille toujours sur mes problèmes de confiance en moi etc, c'est pas évident mais j'ose espérer que je suis mieux dans mes pompes aujourd'hui qu'en 2016. J'ai réussi à trouver une psy avec qui ça colle bien et on travaille sur mes soucis.

3 ans après je remercie encore toutes les personnes qui ont pris le temps de me répondre et d'échanger sur ce topic :)
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