michka a écrit :Si tu prends tout globalement, en effet, les efforts à fournir peuvent paraître trop importants et donc décourageants. Mais si découpes ? C'est l'astuce que j'utilise quand je trouve une situation insurmontable.
Par exemple : aujourd'hui, je trouve une activité pour passer 2 heures ailleurs que dans ma chambre/devant la télé : sortie au parc, activité proposée en accès libre par la mairie/une asso, bibliothèque, concert, ciné... A toi de compléter !
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ashanika a écrit :En changer je sais pas, ca signifirait tout reprendre a zéro et trouver une autre psy spécialisée dans les HP (la mienne l'est). Je ne suis pas dans un milieu pro mais à un hopital de jour en tant que patiente. Je n'ai que ça a faire. Ma psy pense que ça me ferait du bien de faire du bénévolat. Oui c'est ce que je me dis, je n'ai encore que trente ans mais mon dieu j'aimerais changer radicalement changer de personnalité et ça va me demander un sacré travail qui me dépasse un peu.
Oui je comprends, c'est plus que pénible de devoir repartir de 0 et recommencer à raconter sa vie et son parcours à quelqu'un, sans savoir si ça servira à quelque chose, surtout quand on a déjà quelqu'un qui connaît tout l'historique.
Mais ça peut être bien d'y penser et de garder l'idée dans un coin de ton esprit. D'ailleurs, prendre un autre avis (si tu en as la possibilité), ça ne veut pas forcément dire claquer directement la porte de ta psy et partir ailleurs sans savoir ce que tu y trouveras. Tu peux très bien tenter (un jour, si l'envie t'en prend) de prendre l'avis d'un autre professionnel et de décider après coup si ça semble t'apporter quelque chose ou si ta psy te convient mieux.
Certaines personnes ont besoin d'un suivi très long avec leur psy... mais parfois, il arrive aussi que le suivi s'éternise parce que le psy tombe à côté du problème... je dis pas que c'est le cas, juste que si vraiment ta situation stagne, c'est peut-être aussi quelque chose à envisager au bout d'un moment.
Pour le HP, c'est sûr que c'est pas évident de trouver un psy qui connaît bien la question. Mais là encore, même chez les psys spécialisés tu peux tomber plus ou moins bien... Je vais pas trop m'étaler ici mais c'est le problème que je rencontre actuellement avec ma fille : il semblerait pour le coup que sa psy ait trop tendance à tout interpréter par le HP, et que l'aide qu'elle lui apporte soit d'effet limité car pas si bien ciblée. Donc voilà on va repartir pour un tour à se renseigner sur les professionnels et à raconter notre vie pour la 150e fois.
ashanika a écrit :Je pense que ça ne sert à rien de regretter le passé. On change tous, chacun à notre façon.
Maintenant, j'irais pas jusqu'à dire que cette enfant en toi est perdue... la créativité, par exemple, je crois qu'elle ne disparaît jamais vraiment. Elle peut être inhibée, elle peut s'exprimer différemment, peut-être même de façons que tu ne remarques pas. En tout cas, elle peut être réveillée. Quand tu te demandes ce que tu aimerais faire, est-ce que tu t'écoutes ou est-ce que tu chasses de ton esprit tout ce qui te semble ridicule ou inutile ? Ce ne sont pas des questions auxquelles tu dois forcément répondre, mais ça me semble des pistes intéressantes.
Quand je me demande ce que je voudrais faire j'essaie de m'écouter mais je me sens complètement perdue.
Est-ce que tu ne vas pas chercher trop loin ? Tu peux commencer par te lancer dans des petites choses qui t'intéressent. Pas forcément un truc dans lequel tu vas t'investir pendant des mois, ni un truc dans lequel tu vas être performante... Le tout est de faire quelque chose qui te fait envie sur le moment. Ça peut être plein de petites choses bêtes : tenter des recettes qui t'intriguent, t'acheter de la gouache au rayon enfant pour t'essayer à la peinture, t'inscrire dans un cours de quelque chose (c'est vaste : théâtre, lecture, langue, art, marche, nettoyage de forêt, cuisine, je manque d'idées mais je suis sûre que la liste est infinie), faire du bénévolat comme le suggère ta psy (là aussi c'est hyper vaste), te mettre au bricolage ou à la couture avec des tutos d'internet...
ashanika a écrit :Et pour quelles raisons crois-tu que tu as perdu des aspects de qui tu étais ? Est-ce que tu as étouffé ta personnalité toi-même ? Et pourquoi ? (il peut y avoir plein de raisons... rentrer dans le moule en est une parmi d'autres).
Oui je pense que j'ai complètement étouffé certains aspects de ma personnalité pour me protéger des autres. Je me sentais très différente et j'en ai souffert. J'ai essayé de m'adapter a ma manière, c'est a dire en devenant la tête de turc de mes copine, je me suis rapidement conditionnée en position de victime et j'ai tendance à reproduire le même schéma aujourd'hui. Sauf que j'aimerais arrêter de loser et me faire malmener par les gens et par la vie. Je voudrais reprendre les rennes. C'est comme si je devais décrotter toutes les merdes que j'ai accumulé et je trouve ça très dur d'en sortir.
Et du coup, est-ce que ta psy arrive à t'accompagner dans ce sens-là ?
Arrives-tu 1) à prendre conscience de tous les mécanismes que tu as mis en place pour t'adapter et 2) à t'accepter avec tes atouts et tes faiblesses, c'est-à-dire à te défaire de cette image de loser...?
Parce que ça peut être un frein justement : tu peux t'empêcher toi-même d'avancer parce que tu te fixes dès le départ des objectifs épuisants (en gros tu avanceras mieux si tu avances pour toi et pas pour ne plus donner l'image de quelqu'un qui lose... pour le coup, la peur d'échouer à atteindre l'objectif peut t'empêcher d'avancer justement...) Donc moi je dirais de travailler déjà sur ça (facile à dire hein) : ça veut dire quoi réussir / loser, etc., c'est en fonction de quel référentiel, qui juge ? Vaste question non ?

Est-ce qu'on n'en revient pas à avancer d'une certaine façon pour rentrer quand même dans un moule ? Donc encore une fois, pour le regard des autres et pas complètement pour toi ?
Après, évidemment, quand t'as l'impression d'avoir la tête sous l'eau, c'est moins facile de se relever, je dis pas le contraire. Mais l'idée serait justement d'essayer de voir si dans tout ce qui t'oppresse, il n'y a pas des choses qui sont finalement moins importantes qu'il n'y paraît.